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Philosophie

L’inconscient chez Freud, enfin expliqué simplement

Si vous pensiez encore être totalement maître de vos actes ou de vos émotions, il est temps pour vous de lire Freud, ou du moins, de comprendre sa notion d’inconscient.

En effet, si l’on en croit l’hypothèse de Freud : une pensée, un rêve, un acte manqué, un lapsus et même une action ne surviennent jamais par hasard. Au contraire, ils traduisent toujours un conflit à l’intérieur de nous.

En d’autres termes, Freud affirme qu’une grande partie de ce qui se passe dans notre tête nous échappe complètement, car nous n’avons aucun contrôle sur notre inconscient. La seule chose que nous pouvons faire, c’est tenter de comprendre nos conflits internes, et pour cela, la psychanalyse est l’unique outil dont nous disposons. 

Alors…

  • D’où vient cette histoire d’inconscient, est-ce vraiment sérieux ?
  • Comment ça se passe dans ma tête ?
  • Comment se créent mes pensées ?
  • Et pourquoi je n’ai pas toute puissance sur moi-même ?

Commençons par un peu d’histoire…

Dès le XVIIe siècle, la philosophie classique porte son attention sur la conscience et ses manifestations, à savoir : la pensée, la mémoire, l’imagination… Pour autant, même si elle a pressenti qu’une partie de notre psychisme échappe à la conscience, elle n’en a pas fait l’objet de son étude. Il faudra attendre le XXe siècle pour que Freud nomme l’innommable, à savoir : ce mystère qu’est l’inconscient.

Mais qui est ce Freud ?

inconscient freud

Sigmund Freud

Sigmund Freud (1846-1939) est né en République Tchèque et arrive à Vienne (ville très culturelle à l’époque) à l’âge de 4 ans. Plus tard, il fait des études de médecine et s’intéresse particulièrement au système nerveux.

En 1885, Freud voyage à Paris pour suivre les cours du grand Professeur Charcot (un neurologue et professeur d’anatomie pathologique, qui se consacre à l’étude des maladies). Freud y découvre l’hystérie et prend conscience de la réalité des maladies mentales (parce que jusque là, on ne s’en occupait pas trop trop).

Bouleversé par tout cela et très influencé par Charcot, il se lance dans la recherche avec comme postulat de travail : tous les symptômes des patients ont un sens, qui doit être décrypté et expliqué. 

Freud crée donc la psychanalyse, c’est-à-dire une investigation psychologique qui cherche à décrypter toutes nos conduites inconscientes, dans le but d’apaiser les troubles de ses patients.

J’ai débuté mes activités professionnelles dans l’intention de soulager mes patients. — Sigmund Freud

Qu’est-ce qu’il découvre ?

Pour Freud, la conscience ne constitue pas la forme fondamentale du psychisme humain. Il pense au contraire que notre psychisme (= l’ensemble des phénomènes mentaux, c’est-à-dire nos pensées, nos émotions, notre conscience…) est divisé en trois parties : le « Moi », le « Ça » et le « Surmoi ».

inconscient

NOTICE :

1) Le « Ça » crée des désirs immoraux

2) Ces désirs viennent se heurter à la censure du « Surmoi » qui filtre les désirs pas très acceptables

3) Le « Moi » reçoit donc que des désirs moralement acceptables

Il y a donc un perpétuel combat entre le « Moi » conscient et le « Ça » inconscient qui correspond à la lutte entre le principe de réalité (= le moi qui cherche à s’adapter à la réalité et à ses exigences) et le principe de plaisir (= l’inconscient cherche à satisfaire ses pulsions sans tenir compte de la réalité). S’ajoute à cela, le « Surmoi » vient peser sur le « Moi » pour renforcer la censure, dans le but de ne recevoir que des pensées acceptables.

Ainsi, selon Freud, notre psychisme est essentiellement contrôlé par l’inconscient — mais on ne s’en rend pas compte, et cet inconscient n’est autre qu’un lieu de refoulement à l’intérieur de notre petite tête.

Un lieu de refoulement ?

Selon Freud, l’inconscient contient de mauvaises représentations et des pulsions amorales que la censure (= barrage sélectif en nous, engendré par la morale, l’éducation, les codes de la société) maintient hors du système conscient.

Le refoulement est donc l’opération par laquelle le sujet repousse dans l’inconscient des représentations ou des pulsions qu’il juge indésirables (et bien sûr, cette opération se fait mécaniquement, sans que l’on s’en rende compte).

Ainsi, notre inconscient devient le lieu où nous refoulons toutes nos mauvaises pensées, nos pulsions les plus absurdes et honteuses.

Mais pourquoi ces pulsions/représentations/pensées sont-elles si indésirables ? Car selon Freud, elles sont avant tout libidinales, et généralement amorales et asociales — c’est donc pour cela qu’on les cache au fond de nous.

Et concrètement, comment ces pulsions se manifestent dans notre vie de tous les jours ?

C’est là que ça devient intriguant. D’après Freud, ces pulsions refoulées vont se déguiser afin de pouvoir franchir la censure (car elles en ont marre d’être bloquées dans l’inconscient). Parmi ces déguisements, on trouve : les actes manqués, les lapsus, les rêves, les symptômes des maladies mentales…

Pour Freud, tous ces déguisements sont de véritables actes. Il considère qu’il n’y a pas de hasard. Ainsi ; nos rêves, nos lapsus, nos actes manqués sont toujours porteurs d’un sens, qu’il faudra décrypter.

Exemples de choses qui nous échappent :

  • Les rêves : refaire 25 fois le même rêve ou le même cauchemar.
  • Les actes manqués : perdre ses clés, envoyer un sms au mauvais destinataire…
  • Les lapsus : quand, en pleine conversation, vous remplacez un mot par un autre (et que c’est gênant).

Mais elle est vraiment sérieuse sa théorie de l’inconscient ?

Le problème avec l’inconscient, c’est qu’il ne peut jamais être connu directement : on n’en saisit que des symptômes ou des manifestations déguisées (les actes manqués, les lapsus, les rêves, etc.) Nous n’avons donc que des traces, des indices de l’inconscient, qu’il nous faut reconstituer et interpréter. Alors la question se pose : la théorie de l’inconscient est-elle si légitime que ça ?

D’abord, contrairement à tout ce que dit Freud, on peut penser que seule notre réalité psychique constitue notre conscience. Ainsi, on expliquera nos actes manqués par la fatigue, ou la distraction. Même chose pour les rêves et les maladies mentales, on les interprétera par la physiologie (= science qui étudie le fonctionnement et l’organisation mécanique du corps).

Cependant, on ne va pas se mentir : il y a des choses qui nous échappent. Par exemple, nous sentons bien que nos rêves ont souvent rapport avec notre vie, nos angoisses, nos problèmes… Mais pourtant on ne sait pas expliquer ni pourquoi, ni comment. De même, il nous arrive parfois de ressentir des forces en nous, qui nous semblent étrangères et qui pourtant nous contrôlent : vous savez, ce fameux « c’est plus fort que moi » quand on assouvit un de nos désirs.

Le moi n’est pas maître en sa propre maison. — Sigmund Freud, Introduction à la psychanalyse

Voilà pourquoi Freud pense que l’hypothèse de l’inconscient est absolument nécessaire : l’inconscient permet d’expliquer des choses mystérieuses, en donnant du sens à tous nos phénomènes psychiques — même si ses interprétations sont toujours essentiellement basées sur la sexualité du patient, Freud évoque souvent une trop forte libido comme cause majeure aux souffrances de ses patients (cf. le Complexe d’Oedipe).

Alors on a commencé à critiquer l’inconscient freudien…

L’hypothèse freudienne a été soumise à de virulentes critiques. D’abord, on reproche à la psychanalyse de ne pas être une science : selon le philosophe autrichien Karl Popper, la psychanalyse est une discipline bien trop souple, car elle ne propose que des interprétations et ne fait l’objet d’aucune expérimentation.

Ensuite, l’idée d’inconscient a suscité de nombreuses critiques du point de vue moral. Pour le philosophe Alain, il est assez clair que cette hypothèse remet en cause la liberté, la moralité et la responsabilité humaine. Cela signifie que l’inconscient nous condamne à ne plus être maître de nous-même, à n’être que de pauvres hommes irresponsables qui seraient victimes de nos pulsions incontrôlables. Pour Alain, c’est impossible car l’homme est avant tout un être moral et responsable de ses actes. Croire en l’inconscient revient alors à déresponsabiliser l’homme.

Et puis il y a Sartre, qui sans pincettes, vient totalement détruire la théorie de Freud. Il s’y attaque à partir de la notion de censure et s’interroge : « comment peut-on censurer ou refouler quelque chose en nous que l’on ne connaît pas ? » Il considère alors la censure comme une contradiction, et l’inconscient comme une « mauvaise foi », car pour refouler quelque chose, il faut avoir conscience de cette chose.

Pour finir…

Même si Freud n’est pas à proprement parler un philosophe, en créant la psychanalyse et sa théorie de l’inconscient, il bouleverse la pensée de l’époque et creuse là où la philosophie n’était pas allée. Et c’est en cela que sa théorie intéresse les philosophes, car elle offre un nouveau regard sur le fonctionnement psychique de l’être humain.

Si le sujet vous intéresse davantage, n’hésitez pas à lire les quelque 500 pages de son Introduction à la psychanalyse, qui vous en diront plus sur l’interprétation des rêves, des actes manqués et tout ce qui nous échappe…

78 Commentaires

  • Luc Parret (Neo0z)
    4 octobre 2019 à 9 h 19 min
    • DALLIERE Jean
      4 octobre 2019 à 14 h 08 min

      Bonjour Doria. Je viens de prendre connaissance de votre article très clair sur Freud et son concept d’Inconscient. Supposez maintenant qu’après des dizaines d’années de recherche fondamentale en Psychanalyse (que j’ai exercée plus de 30 ans) je puisse démontrer que Freud n’a JAMAIS découvert le véritable Inconscient. Que puis-je faire de cette « information », de cette démonstration qui est censurée par tous les médias contactés comme par tous les éditeurs puisqu’elle remet en question les fondements mêmes – gravés dans le marbre de la Pensée Occidentale – de la Psychanalyse ? Par « Effet Papillon », ma démonstration remet en question tout le bien fondé de la Psychiatrie. Vous voyez une solution ? Bien cordialement à vous.

      • NoNaMe
        4 octobre 2019 à 18 h 08 min

        Bonjour j’aimerai bien savoir qui vous êtes pour dire une telle chose et qu’elle argument vous proposez contre la pensée Freudienne.Cordialement

      • Phi-fou
        11 décembre 2019 à 15 h 17 min

        Bien que deux mois plus tard, je ne peux résister à « l’appel » que représente votre message. Génie incompris, censuré, vous me faites penser à cet archéologue anglais ayant ramassé dans la jungle des bris de poteries indiennes prouvant l’existence d’une civilisation o combien organisée, créative, plus ancienne que notre (bonne pas si sûr) vieille société occidentale, hégémonique et meurtrière (nous sommes tou-te-s les descendants de Caïn, non ? Des êtres non purgés de la « pulsion de meurtre », ce qui aurait été le cas d’Abel) mais que les tenants de ladite société ne veulent entendre et encore moins croire. Bref. Votre message n’a pas sa place à la suite de l’article vulgarisateur et approximatif de Doria (ce qui ne lui enlève rien de son intérêt) dans lequel une formule me paraît essentielle : « l’hypothèse de l’inconscient est absolument nécessaire ». Hypothèse de « travail » exigeante et rigoureuse, elle permet de s’approcher en douceur de nos vérités, et parfois se révèle un « festival des libertés » comme dit Chouchou dans le film éponyme. Pas plus si ce n’est que depuis Freud (Anna) en passant par Klein, Ferenczi… jusqu’à Lacan et plus près de nous Guyomard, Gribinsky, Krystéva (pour ne citer que des patronymes notoires) ces notions se sont extrêmement affinées -déjà Lacan les a subtilisées…-. Quant à votre « démonstration », dans un « effet papillon » d’éclosion, elle pourrait quitter sa chrysalide et apparaître sur un blog par exemple ? Elle intéresserait tout un monde porté sur la recherche en « psychanalyse », c’est à dire sur la tentative de thérapie qui stipule de transformer des symptômes de maux intérieurs en mots dits exter-rieurs. Et une partie de la psychiatrie d’aujourd’hui vous en remercierait sans doute demain. Enfin, vous auriez des posts comme le vôtre à vous mettre sous l’adam. Bien cordillèrement à vous(ne nous en faisons pas une montagne).

  • Luc Parret (Neo0z)
    15 mai 2017 à 10 h 29 min
  • Rose-myrtha JEAN
    18 juillet 2017 à 1 h 29 min

    Merci, c’est une bonne chose

  • Noa
    7 octobre 2017 à 15 h 12 min

    Vraiment bien écrit, étant en terminale votre article me permet de mieux saisir le sujet.

  • RogoleEau
    4 octobre 2019 à 13 h 57 min

    Merci,
    Très bien aimer la rédacrion. Simple, claire et intéressante!

  • RogoleEau
    18 octobre 2017 à 13 h 04 min

    Merci,
    Très bien aimer la rédacrion. Simple, claire et intéressante!

  • fatiha
    2 novembre 2017 à 14 h 44 min

    coucou, résumé très clair et facile à comprendre. Merci beaucoup Et qui en plus donne envie de découvrir plus sur ce sujet…..Bravo

  • DR-VIDEOS
    14 novembre 2017 à 21 h 00 min
  • nad
    20 novembre 2017 à 3 h 47 min

    J’ai lu des livres parlant de l’inconscient selon Freud, dans lesquels j’avais compris que ces pulsions irrationnelles et immorales prenaient naissance pendant l’enfance. En évoluant, l’enfant comprend et réalise que certaines choses ne sont pas acceptables (ou peut-être pas tout à fait). Il les refoule donc dans son inconscient. Enfin, la censure n’est pas vraiment une contradiction puisqu’à un moment donné dans notre vie nous avons fait face à ces pensées qui ont été refoulées donc oublier en quelques sortes. En d’autres mots, nous nous souvenons plus d’avoir eu toutes ces idées et pensées. Freud fait toujours référence à l’enfance, comme quoi notre inconscient est remplis de pulsions venant de l’enfance. La plus part de ces écrits et conclusions sont basés sur l’enfance. J’ai une question: comment un psychologue ou psychanalyste (freud par exemple) pourrait « prouver » ces hypothèses? Merci. Beau texte.

    • Doria Messaoudene
      3 décembre 2017 à 20 h 24 min

      Merci Nad pour votre commentaire et votre précision très juste.
      Pour répondre à votre question au sujet de l’inconscient, justement, les preuves manquent cruellement. C’est d’ailleurs pour cela que les adversaires de Freud le critiquent violemment : l’inconscient n’est pas une science, elle n’est pas fondée scientifiquement parlant. Ce ne sont que des hypothèses qui ont néanmoins permis à la psychologie et la psychiatrie d’évoluer.
      À très vite !

  • BOUISSET VIRGINIE
    4 octobre 2019 à 4 h 11 min

    Bonjour, je me permets de vous dire que l’ensemble est clair et intéressant surtout pour les élèves de terminale en philosophie, cependant concernant la 2 ème topique freudienne, il s’agit d’une théorie des lieux psychiques  »topos » en grec, et le schéma peut porter à confusion, merci encore (je suis professeur de philosophie et j’ai eu une formation -2ans- en fac de psycho), bien à vous

    • Doria Messaoudene
      4 octobre 2019 à 18 h 08 min

      Merci beaucoup Virginie pour votre précision !
      Bien à vous,
      Doria

  • BOUISSET VIRGINIE
    11 décembre 2017 à 10 h 04 min

    Bonjour, je me permets de vous dire que l’ensemble est clair et intéressant surtout pour les élèves de terminale en philosophie, cependant concernant la 2 ème topique freudienne, il s’agit d’une théorie des lieux psychiques  »topos » en grec, et le schéma peut porter à confusion, merci encore (je suis professeur de philosophie et j’ai eu une formation -2ans- en fac de psycho), bien à vous

    • Doria Messaoudene
      12 avril 2018 à 14 h 39 min

      Merci beaucoup Virginie pour votre précision !
      Bien à vous,
      Doria

  • Hugooo
    13 décembre 2017 à 17 h 07 min

    coucouuu,
    ça fait un moment que tu as publié l’article mais je t’écris quand même. je commence la philosophie au lycée et.. aie! parce qu’il s’agit d’une matière intéressante je tenais à la comprendre, mais en cours c’est surement plus difficile de comprendre. en plus la prof utilise pas forcément des mots de tous les jours pour expliquer (comme toi!) et utilise même des citations de d’autres auteurs complètement incompréhensible! bref j’ai une analyse de texte dans deux jours sur l’inconscient et honnêtement meeeeeerci!! ouff j’ai enfin compris, il était temps ahah!

    CONTINUUUUUE TU ES LA PHILOSOPHE DES LYCEENS!
    <3

    • Doria Messaoudene
      12 avril 2018 à 14 h 40 min

      Merci beaucoup Hugo pour ce gentil commentaire 🙂 Ça me fait vraiment plaisir !
      Courage pour cette année de philo, accroche-toi !
      Doria

  • Etienne Bamata
    30 décembre 2017 à 10 h 38 min

    Merci beaucoup,avec cet article je suis sorti du noir !

  • Jul
    5 janvier 2018 à 6 h 58 min

    Très intéressant. Merci pour ce bel article.

  • WITTA Chaolin
    11 janvier 2018 à 18 h 38 min
  • Eli
    11 janvier 2018 à 22 h 18 min

    Merci beaucoup, vous compensez les cours de philosophies qui restent incompréhensibles en classe…

    • Doria Messaoudene
      12 avril 2018 à 14 h 41 min

      Merci beaucoup et bon courage à vous ! 🙂

      • Jacques
        28 juin 2018 à 9 h 44 min

        Doria bonjour,
        Je souhaite imprimer le texte mais n’y arrive pas. Eventuellement, pouvez-vous faire parvenir l’article par la poste ?
        Merci.

        • Stéphane Paton
          3 juillet 2018 à 19 h 35 min

          Bonjour Jacques,

          Nous vous avons fait parvenir le texte imprimé par La Poste, suite à votre envoi. Merci, bonne journée.

          Stéphane

  • Chris
    13 avril 2018 à 16 h 21 min

    Article intéressant, comme quoi il est possible d’expliquer simplement des concepts complexes. Merci pour votre approche

  • Géraldine
    1 mai 2018 à 16 h 22 min

    Merci pour votre texte. J’étudie ce sujet actuellement dans le cadre d’une formation Naturopathe. Vous m’avez bien aidé dans mes révisions. Merci bcp!!!

  • Yasmine
    20 mai 2018 à 19 h 40 min

    Merci pour ce résumé très bien écrit !

  • valentine dupré
    4 octobre 2019 à 4 h 11 min

    j’aime bcp j’aurai une bonne note à mon TPE

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