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Mentalisme

Développez votre répartie en 3 étapes : ne vous faites plus marcher sur les pieds

Cette anecdote s’est déroulée y a quelques années : je marchais tranquillement dans la rue, sur le trottoir. Une femme en vélo roulait à vive allure dans ma direction, sur le même trottoir que moi. Quand elle est arrivée à mon niveau, il n’y avait pas la place pour nous deux, alors je me suis écarté pour la laisser passer. Malgré tout, elle faillit trébucher. Elle repartit finalement en me lançant un regard noir insoutenable, qui me força à m’excuser auprès d’elle. Elle s’en alla, sans un mot. Une minute plus tard, je me suis demandé pourquoi je m’étais écarté et pire encore, pourquoi je m’étais excusé ? Elle roulait sur mon trottoir, dans le mauvais sens, et à toute vitesse ! J’ai été stupide de me laisser marcher (ou plutôt rouler) sur les pieds.

Depuis ce jour, j’ai tout tenté pour améliorer mon sens de la répartie. Se laisser marcher sur les pieds par d’illustres inconnus (souvent en tord!) est une sensation désagréable au possible. La répartie est non seulement profitable, mais elle est aussi indispensable aux manipulateurs et aux mentalistes.

Sachez tout d’abord  qu’il existe deux types de répartie : la répartie offensive et la répartie défensive. Lorsque vous voulez clouer le bec à votre interlocuteur, vous utilisez une répartie offensive. Lorsqu’un ami provoque un débat autour d’un sujet qui vous tient à coeur, vous utilisez la répartie défensive. Dans le cadre de cet article, nous travaillerons la répartie offensive, celle qui « remballe » un interlocuteur, celle qui vous permet de briller et d’être plus charismatique que jamais.

Pourquoi manque-t-on de répartie ?

Essayez de revivre mentalement une situation dans laquelle vous avez cruellement manqué de répartie. Votre cerveau s’est bloqué. Le blanc. Le vide intersidéral. Un trop-plein d’émotions négatives vous a envahi : colère, gène, surprise.

La première étape consiste d’abord à écouter votre interlocuteur, à vous situer, à bien prendre conscience de tout ce qui vous arrive. A faire preuve d’une empathie toute particulière (nous reviendrons sur ce point dans des exercices à la fin de l’article).

La seconde étape consiste à prendre conscience de votre état émotionnel. Votre trop-plein d’émotions est probablement le plus gros obstacle à surmonter, mais c’est lui qu’il faudra attaquer en premier. Pour cela, il existe plusieurs techniques que nous verrons plus tard.

La troisième étape consiste à vous lâcher. A vous lancer. A oublier votre politesse habituelle, vos bonnes manières et à lâcher quelques choses de cinglant. Pas quelque chose de blessant ou de vulgaire, mais quelque chose de cinglant.

3 exercices pour travailler votre répartie au quotidien

Exercice 1, à travailler dans n’importe quel magasin

Les deux premières étapes citées ci-dessus peuvent se travailler avec l’exercice suivant : lorsque vous achetez du pain, des vêtements ou n’importe quoi d’autre dans un magasin, engagez la conversation avec le vendeur. Ces gens-là ont souvent beaucoup de répartie et beaucoup d’aisance avec les clients. Mais on ne sait pas toujours quoi leur répondre lorsqu’ils nous font une remarque ou une petite blague. Forcez-vous à leur répondre quelque chose de drôle et de spontané.

Forcez-vous à engager la conversation avec des inconnus, à créer des conversations brèves mais assez intenses. Essayez de surprendre les vendeurs avec votre humour et avec vos remarques. Oubliez les conversations toutes prêtes dans lesquelles vous parlez du beau temps, ce n’est pas comme ça que vous développerez votre répartie.

Il n’y a rien de plus simple que de démarrer une conversation avec un inconnu : il suffit de lui poser une question qui le concerne. Pour commencer à discuter avec votre vendeur et pour vous donner la possibilité de travailler votre répartie, demandez-lui par exemple comment il fait pour tenir par cette chaleur si le jour-même il fait chaud, demandez-lui où il a acheté ses vêtements, demandez-lui à quelle heure il fini son travail etc.

Exercice 2, en écoutant la radio ou en regardant la télé

Les invités télé ou radio ont souvent une grande aisance en public. Normal, c’est leur métier me direz-vous ! Lorsque vous écoutez un débat ou une émission « drôle », mettez-vous à la place de l’invité que l’on assène de questions. Répondez à sa place à voix haute. J’ai longtemps pratiqué ce drôle d’exercice dans ma voiture en conduisant, il fait passer le temps et permet de faire de gros progrès rapidement (au risque de passer pour un fou pour les autres conducteurs autour de vous).

Exercice 3, provoquez des débats

Cet exercice vous servira à développer votre répartie offensive et défensive. Lancez un débat avec un ami qui aime échanger et discuter. Lors de ce petit débat, concentrez-vous sur l’état émotionnel de votre ami. Faites preuve d’empathie ! N’essayez pas de « détruire » ses arguments mais au contraire de lui apprendre quelque chose, d’aller dans son sens. Synchronisez-vous sur son émotion. S’il est calme, restez calme. S’il s’échauffe, échauffez-vous.

La répartie, ce n’est pas seulement « briser » l’autre, c’est savoir quoi lui répondre en toutes circonstances. L’empathie permet de se mettre à la place de l’autre et de plus facilement savoir quoi lui répondre et de quelle manière lui répondre. C’est le but du 3ème exercice.

Des exemples de répartie hors du commun

Pour terminer, voici quelques répliques cultes de personnages célèbres avec un sens de la répartie… plus qu’enviable !

Une femme agresse Churchill : « Si j’étais marié avec vous, je verserais du poison dans votre verre. » Il répond : « Madame, si j’étais marié avec vous, je le boirais. »

Face-à-face Mitterrand-Chirac, en 1988.
Jacques Chirac : « Nous sommes deux candidats à égalité dans ce débat, vous n’êtes pas aujourd’hui le président et moi, votre Premier ministre. » Réplique autiste de François Mitterrand : « Certainement, monsieur le Premier ministre. »

Groucho Marx, sortant d’un dîner soporifique : « J’ai passé une excellente soirée, mais ce n’était pas celle-là. »

Oscar Wilde, au médecin qui lui demandait de régler la note avant sa mort : « Je meurs au-dessus de mes moyens. »

82 Commentaires

  • vero
    3 octobre 2019 à 17 h 11 min

    j’ai vraiment du mal avec tout ca … je ne comprendrais décidément jamais cette quête de pouvoir, qu’un etre prenne le dessus sur autrui, ou dénigrer une pers. sur son physique (pire un commentaire plus haut, sur des PB de santé), bref la méchanceté me sidère, beaucoup denigre pour se valorisé or que nous ne sommes rien sans les autres, nous sommes tous les Autres, et ce sont les autres qui ont fait ce que nous sommes, les autres sont notre culture et notre savoir, pourquoi voir les autres comme des rivals ou des ennemies alors qu’ils nous enrichissent

  • Philippe
    3 octobre 2019 à 17 h 11 min

    Bonjour felix
    Je suis une personne qui fait ce que dit ton article
    Mais j’aurais d’un peu plus de détailles concernant la manipulation

  • Citron
    3 octobre 2019 à 17 h 11 min

    Bonjour,
    J’arrive peut-être un peu tard mais je trouve cet article vraiment intéressant. En ce qui me concerne, j’ai plus de répartie lorsque je « défends » quelqu’un d’autre. Par exemple, lors d’un grand festival, une famille d’inconnus à fait une remarque très désobligeante à mon père qui était en fauteuil roulant. Il y avait beaucoup de monde cette nuit là et il était très difficile de marcher les uns derrière les autres (un peu comme des sardines en boîte…et je n’exagérè pas!). Du coup, comme la circulation était difficile, ces inconnus se sont permis de dire que les personnes handicapées n’avaient à rien à faire ici. Et là je me suis retournée (j’ai l’ouï assez fine…) et leur ai répondu:  » bah, vous êtes bien là vous! Seulement vous, votre handicap c’est que vous n’avez pas de cerveau ». J’avoue que ça m’a fait du bien de répondre du tac au tac. Après quand on me vise moi, j’ai un peu plus de mal, mais bon je travaille dessus. En tout cas, merci pour ces conseils, je faisais déjà le « truc » de la télé mais maintenant au moins je sais que c’est recommandé!

  • Benjamin
    3 octobre 2019 à 17 h 11 min

    Ayant travaillé dans la maréchaussée, je me suis un jour, lors d’un contrôle routier, fait traité de « fils de pute ». Alors que l’on m’a conseillé de déposer plainte pour outrage, ce que j’ai signifié à l’auteur, j’ai laissé à ce dernier l’opportunité d’éviter une charge supplémentaire à son dossier déjà lourd, en écrivant de sa main une lettre d’excuse à ma propre mère. Ce qu’il a fait.
    Ma mère en a été extrêmement émue et le « jeune » sorti encore plus vite de garde à vue, avec une poignée de main.

  • MOTTE
    3 octobre 2019 à 17 h 11 min

    article toujours agréable à lire mais il faut absolument corriger la faute d’orthographe principale qui est la REPARTIE et non la rÉPARTIE !!!

    • Stéphane
      3 octobre 2019 à 17 h 52 min

      Bonjour, merci pour vos encouragements !

      Concernant l’orthographe : la réforme de 1990 permet l’utilisation de l’accent sur « répartie » pour éviter les confusions. Maintenant s’ouvre le débat de « est-ce que c’est bien ou est-ce que c’est mal » – débat que je referme aussitôt 🙂

      Belle journée à vous.
      Stéphane

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