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Mentalisme

Trop d’empathie ? Vivez votre empathie sans souffrir

Vous avez été nombreux à me poser la même question depuis la publication de mes derniers billets sur le sujet : comment faire pour ne plus souffrir de son “trop d’empathie” ?

Comme le dit Monk (le célèbre détective de San Francisco) à propos de sa phobie du désordre : « c’est à la fois un don et une malédiction ». L’empathie vous permet de détecter le mensonge, de détecter les malaises lors d’une conversation, de savoir si quelqu’un va mal et j’en passe. A côté de ça, l’empathie vous transmet tous les sentiments négatifs des gens autour de vous (surtout de vos proches).

Prenons 2 exemples du quotidien. Un ami, père de famille, vit une situation difficile à son travail. Il risque de tout perdre. Vous êtes empathique ? Son dépit et son angoisse risquent fort de vous envahir lorsqu’il vous parlera de tout ça.

Vous êtes adolescent, une amie à vous (qui étudie dans un autre lycée) vous explique que toute sa classe la rejette pour une raison X. Elle le vit mal, déprime et n’a plus envie d’aller en cours. Vous êtes empathique ? Sa tristesse vous causera probablement une boule au ventre.

Dans les deux cas, vous allez ressentir la souffrance de vos proches. Voici quelques conseils qui vous aideront à prendre de la distance et à mieux vivre votre empathie.

1) Soyez égoïste !

Dans un de mes derniers billets, je vous expliquais qu’il fallait être prétentieux pour réussir. Aujourd’hui, je vous suggère de devenir égoïste. Avez ça, si vous ne devenez pas quelqu’un de bien… !

Trêve de plaisanteries. Lorsque vous subissez les émotions d’un proche, prenez du recul sur la situation. Nous sommes 7 milliards sur la planète. Votre ami va mal, son problème ne vous concerne absolument pas et pourtant, vous êtes aussi mal que lui. Pour quelles raisons ?!

Il y a 6.999.999.998 autres personnes qui vont mal sur la planète (vous en faites même peut-être partie), devriez-vous subir le malaise de chacun ? Non, pas plus que celui de votre ami. Rien ne vous empêche d’être complaisant, c’est même primordial. Je ne vous dis pas de vous moquer de son problème mais simplement de vous rendre compte que partager sa souffrance ne rime à rien. Il souffre déjà assez seul, pas la peine de dupliquer cette souffrance. Ca ne lui rend même pas service.

2) Revenez dans votre tête

Lorsqu’on fait preuve d’empathie, on s’imagine dans la tête voire dans le corps de l’autre. On fait un véritable transfert. Prenez quelques secondes pour « revenir dans votre tête », pour vous rassurer et dîtes vous bien une chose : « personnellement, son problème ne me concerne pas et je suis dans une situation stable« . On a tendance a prendre les problèmes des autres pour ses propres problèmes lorsqu’on est empathique. C’est une erreur, les problèmes des autres ne nous concernent pas directement.

3) Évitez le contact « nocif » dans les pires moments

L’empathie s’active à plus forte raison lorsqu’on fréquente les gens. Si vous êtes seul dans votre canapé, l’empathie que vous avez ressenti les minutes auparavant se dissipera progressivement. Si vous n’en pouvez plus de la boule au ventre que vous cause les problèmes de votre proche, restez seul un moment et détendez-vous en regardant un bon film ou une série. Repensez de temps en temps aux points 1 et 2.

4) Parlez-en à un autre ami

Lorsqu’on a un problème, le fait d’en parler à un proche aide souvent à se libérer d’un poids. Lorsqu’on ressent le problème de quelqu’un d’autre par empathie, c’est la même chose. N’hésitez pas à parler de ça à quelqu’un de neutre : « Je me sens mal pour mon ami Paul… il va perdre son travail… ça me ronge… » Le simple fait d’extérioriser vous fera du bien. Par contre, n’en parlez pas à Paul lui-même, ça ne fera qu’amplifier le malaise en le faisant culpabiliser.

Il est important d’en parler à quelqu’un de neutre qui ne connait pas Paul pour une raison simple : si vous transmettez votre angoisse à un autre ami de Paul, cette personne passera dans le même état que vous.

5) Ne transférez pas la situation, vous subissez déjà des émotions

Pour reprendre l’exemple de Paul qui va perdre son travail : ne rentrez pas physiquement dans sa sphère d’angoisse. Si Paul cherche du travail, ne vous mettez pas à chercher du travail pour lui comme si vous cherchiez du travail pour vous. Vous passeriez d’un transfert d’émotions à un transfert de situation, le malaise sera grandissant. Détachez-vous de la situation.

Aidez Paul s’il vous le demande, participez AVEC LUI à sa recherche d’emploi (en allant à des rendez-vous avez lui, en vous rendant chez lui…) , mais n’épluchez pas les petites annonces chez vous tout seul lorsque vous avez du temps libre.

Cet exemple du demandeur d’emploi est assez abrupt. C’est une illustration grossière. Vous devez l’adapter à votre situation. L’idée sous-jacente est simple : ne vous faites pas subir la situation de vos proches, vous subissez déjà leurs émotions.

6) Enfermez-vous dans une bulle

Contrairement à l’exercice des transactions émotionnelles qui vous aident à développer votre empathie, vous pouvez vous mettre dans une bulle pour la diminuer.

La gestuelle est importante. Une position « bulle » peut-être la suivante : sur votre canapé/lit avec un casque et de la musique pour « désactiver » l’ouï, les jambes qui ne touchent pas le sol pour fermer votre gestuel (vous pouvez vous recroqueviller un peu), dans une pièce qui ne donne pas directement sur l’extérieur pour désactiver le visuel (en gros, n’ouvrez pas les fenêtres en grand mais pas la peine d’être dans le noir non plus).

L’empathie est quelque chose de très complexe à décrire, très compliqué à faire progresser… et très compliqué à désactiver. Cet article vous donne quelques clefs, que j’utilise fréquemment pour me sortir des mauvais pas. J’espère qu’il vous sera profitable.

N’hésitez pas à suggérer vos méthodes personnelles en commentaires !

102 Commentaires

  • Paula
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Moi je suis empathique mais équilibrée. Je comprends et détecte à chaque fois ce que quelqu’un peut ressentir mais j’essaierai toujours d’aider vraiment la personne. C’est à dire je ne m apitoie pas sur son sort déjà et ca ne m’empêche pas de lui dire quelques vérités blessantes mais utiles. La franchise est parfois oubliée par les vrais empathes qui n’osent pas faire de peine ! Ma mère est une empathe excessive et franchement ce n’est pas une qualité… Elle est étouffante de compassion et d anticipation à mes besoins. Et parfois d’entendre des vérités à mon sujet m’aurait aidé à moins souffrir car quand je suis arrivée dans ma vie d adulte je suis tombée de très haut! Alors oui ma mère est gentille, adorable, un soleil etc… Mais elle a des défauts et qui sont bien masqués car le monde ne sen rend pas compte et elle même pense être pleine d altruisme et ne comprend pas mes reproches… C’est compliqué !

  • anonyme
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Bonjour, moi depuis toujours je me suis toujours senti différentes des autres, j’avais l’impression de ressentir des choses que les autres ne percevait pas.
    Par exemple comme il est écrit dans l’article, quand il y a un malaise dans le groupe, ou que quelqu’un ment il y a comme une alarme qui sonne dans ma tête et donc je sais toujours si une personnes est mal ou si il ment parfois quand au début d’année dans la classe je sens tout de suite les personnes au mauvais fond et à chaque fois ses personnes se montre méchante ou moqueurs avec moi et chaque fois que ce genre de personnes que je n’apprecie pas m’adresse la parole je n’arrive plus a parler et j’ai chaud.
    j’ai aussi un drôle de ressenti avec la nature ou les animaux comme si on était connecté.
    Et j’avais une questions est ce que tout ça fais de moi une Empathe?

  • sear
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    bonjour , souvent on dit qu’être en empathie ,c’est être dans la tête de l’autre, en fait c’est être dans le coeur de l’autre je suis tombé sur cette page en cherchant des soluces pour mon prob d’empathie, mais vous n’avez donné que des soluces que j’ai déjà trouvé . ces soluces marchent mais me renvois à d’autres problèmes avec le temps, allant d’un extrême à l’autre pour ne plus souffrir je suis prisonnier de cette bulle . enfin pour moi , ce n’est pas une bulle mais une armure, elle protège mais en même temps elle dissimule mon vrai moi , du coup avec le temps je ne suis plus qui je suis enfin c’est mon sentiment (le mien 🙂 c’est déjà ça ), d’où ma recherche d’autres soluces. bonne continuation

  • Bobba Romtana
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Je tombe bien tard sur cet article par rapport à sa rédaction. Et j’ai ressenti un vrai malaise : mon trop plein d’empathie nuirait à moi même ? Mais c’est tout ce qu’on est ! L’homme est empathique par nature, c’est là même tout ce qui le défini. Je suis moi même un hyper-empathique. Oui, je suis une véritable éponge. Oui, je saisi toutes les émotions de mes paires et les prends en peine face. Oui, je ne peux m’empêcher d’aider tout ceux qui m’entourent, et souvent au détriment de moi même ! Et l’auteur a raison sur un point : prendre du recul. L’empathie est ce que je suis, alors je la vis. Grâce à elle j’ai aidé tellement de gens. Bien sûr qu’elle m’a bouffé, bien sûr qu’elle m’a fait passer des nuits difficiles. Mais le prix a payé en valait tellement la peine. Empathiques, vous êtes de ceux qui comprennent les gens, vous êtes de ceux qui comprennent leurs souffrances, qui les vivez. Et c’est pour cette raison que vous les aidez. L’altruisme est égoïste : c’est parce que vous aidez les autres que vous êtes heureux !
    Quand je rentre le soir et que je me regarde dans le miroir, ce n’est pas ce que j’ai fait pour ma petite personne qui me rend fier, mais ce que j’ai fais pour aider tous ceux autour de moi. Le self made man est un gros bull hit ! Ce sont bien vos actions avec les autres qui vous forment.

    Vive l’empathie, elle rend l’homme plus beau qu’il n’est, elle le grandi, alors cultivons la ! Qu’elle soit exagérée, hypertrophiée et magnifiée ! C’est en comprenant l’autre, en se mettant à sa place, qu’on réduit les inégalités. Prenons la pour leçon, et construisons un monde meilleur.

  • L’empathie – Le blogue de Nicolas
    29 novembre 2020 à 1 h 51 min

    […] un malaise à la place de l’autre. STOP! C’est le temps de revenir à soi d’après le site Institut Pandore. On explique que l’on doit se répéter que le problème n’est pas le nôtre et de tenter de […]

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