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Mentalisme

Trop d’empathie ? Vivez votre empathie sans souffrir

Vous avez été nombreux à me poser la même question depuis la publication de mes derniers billets sur le sujet : comment faire pour ne plus souffrir de son “trop d’empathie” ?

Comme le dit Monk (le célèbre détective de San Francisco) à propos de sa phobie du désordre : « c’est à la fois un don et une malédiction ». L’empathie vous permet de détecter le mensonge, de détecter les malaises lors d’une conversation, de savoir si quelqu’un va mal et j’en passe. A côté de ça, l’empathie vous transmet tous les sentiments négatifs des gens autour de vous (surtout de vos proches).

Prenons 2 exemples du quotidien. Un ami, père de famille, vit une situation difficile à son travail. Il risque de tout perdre. Vous êtes empathique ? Son dépit et son angoisse risquent fort de vous envahir lorsqu’il vous parlera de tout ça.

Vous êtes adolescent, une amie à vous (qui étudie dans un autre lycée) vous explique que toute sa classe la rejette pour une raison X. Elle le vit mal, déprime et n’a plus envie d’aller en cours. Vous êtes empathique ? Sa tristesse vous causera probablement une boule au ventre.

Dans les deux cas, vous allez ressentir la souffrance de vos proches. Voici quelques conseils qui vous aideront à prendre de la distance et à mieux vivre votre empathie.

1) Soyez égoïste !

Dans un de mes derniers billets, je vous expliquais qu’il fallait être prétentieux pour réussir. Aujourd’hui, je vous suggère de devenir égoïste. Avez ça, si vous ne devenez pas quelqu’un de bien… !

Trêve de plaisanteries. Lorsque vous subissez les émotions d’un proche, prenez du recul sur la situation. Nous sommes 7 milliards sur la planète. Votre ami va mal, son problème ne vous concerne absolument pas et pourtant, vous êtes aussi mal que lui. Pour quelles raisons ?!

Il y a 6.999.999.998 autres personnes qui vont mal sur la planète (vous en faites même peut-être partie), devriez-vous subir le malaise de chacun ? Non, pas plus que celui de votre ami. Rien ne vous empêche d’être complaisant, c’est même primordial. Je ne vous dis pas de vous moquer de son problème mais simplement de vous rendre compte que partager sa souffrance ne rime à rien. Il souffre déjà assez seul, pas la peine de dupliquer cette souffrance. Ca ne lui rend même pas service.

2) Revenez dans votre tête

Lorsqu’on fait preuve d’empathie, on s’imagine dans la tête voire dans le corps de l’autre. On fait un véritable transfert. Prenez quelques secondes pour « revenir dans votre tête », pour vous rassurer et dîtes vous bien une chose : « personnellement, son problème ne me concerne pas et je suis dans une situation stable« . On a tendance a prendre les problèmes des autres pour ses propres problèmes lorsqu’on est empathique. C’est une erreur, les problèmes des autres ne nous concernent pas directement.

3) Évitez le contact « nocif » dans les pires moments

L’empathie s’active à plus forte raison lorsqu’on fréquente les gens. Si vous êtes seul dans votre canapé, l’empathie que vous avez ressenti les minutes auparavant se dissipera progressivement. Si vous n’en pouvez plus de la boule au ventre que vous cause les problèmes de votre proche, restez seul un moment et détendez-vous en regardant un bon film ou une série. Repensez de temps en temps aux points 1 et 2.

4) Parlez-en à un autre ami

Lorsqu’on a un problème, le fait d’en parler à un proche aide souvent à se libérer d’un poids. Lorsqu’on ressent le problème de quelqu’un d’autre par empathie, c’est la même chose. N’hésitez pas à parler de ça à quelqu’un de neutre : « Je me sens mal pour mon ami Paul… il va perdre son travail… ça me ronge… » Le simple fait d’extérioriser vous fera du bien. Par contre, n’en parlez pas à Paul lui-même, ça ne fera qu’amplifier le malaise en le faisant culpabiliser.

Il est important d’en parler à quelqu’un de neutre qui ne connait pas Paul pour une raison simple : si vous transmettez votre angoisse à un autre ami de Paul, cette personne passera dans le même état que vous.

5) Ne transférez pas la situation, vous subissez déjà des émotions

Pour reprendre l’exemple de Paul qui va perdre son travail : ne rentrez pas physiquement dans sa sphère d’angoisse. Si Paul cherche du travail, ne vous mettez pas à chercher du travail pour lui comme si vous cherchiez du travail pour vous. Vous passeriez d’un transfert d’émotions à un transfert de situation, le malaise sera grandissant. Détachez-vous de la situation.

Aidez Paul s’il vous le demande, participez AVEC LUI à sa recherche d’emploi (en allant à des rendez-vous avez lui, en vous rendant chez lui…) , mais n’épluchez pas les petites annonces chez vous tout seul lorsque vous avez du temps libre.

Cet exemple du demandeur d’emploi est assez abrupt. C’est une illustration grossière. Vous devez l’adapter à votre situation. L’idée sous-jacente est simple : ne vous faites pas subir la situation de vos proches, vous subissez déjà leurs émotions.

6) Enfermez-vous dans une bulle

Contrairement à l’exercice des transactions émotionnelles qui vous aident à développer votre empathie, vous pouvez vous mettre dans une bulle pour la diminuer.

La gestuelle est importante. Une position « bulle » peut-être la suivante : sur votre canapé/lit avec un casque et de la musique pour « désactiver » l’ouï, les jambes qui ne touchent pas le sol pour fermer votre gestuel (vous pouvez vous recroqueviller un peu), dans une pièce qui ne donne pas directement sur l’extérieur pour désactiver le visuel (en gros, n’ouvrez pas les fenêtres en grand mais pas la peine d’être dans le noir non plus).

L’empathie est quelque chose de très complexe à décrire, très compliqué à faire progresser… et très compliqué à désactiver. Cet article vous donne quelques clefs, que j’utilise fréquemment pour me sortir des mauvais pas. J’espère qu’il vous sera profitable.

N’hésitez pas à suggérer vos méthodes personnelles en commentaires !

102 Commentaires

  • Mary V. Wilcox
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour Laëtitia, oui, un traitement Clauderer, adapté au problème que vous me décrivez, doit pouvoir vous aider à retrouver un cuir chevelu et des cheveux en bonne santé. Mais, pour vous proposer un tel traitement, nous devons analyser les racines et la kératine de vos cheveux. Je réponds donc à votre deuxième question : oui, vous devez nous demander un diagnostic. A bientôt.

  • Christine Geranio@Vivre ton co
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,

    Je suis une empathe équilibreé aujourd’hui.
    Et si j’ai maudit cette empathie pendant des années, comme beaucoup, maintenant je vis ses bons côtés , qui sont merveilleux – parce que je sens surtout les bons côtés : bonheur, amour etc 🙂

    Le secret ?
    Devenir une empathe équilibrée.

    Je détaille tout ça dans un mon article :
    « Empathie : Une qualité de chiotte? Ou un truc fabuleux? »
    http://vivretoncorps.com/empathie-une-qualite-de-chiotte-ou-un-truc-fabuleux/

    • Estelle
      3 octobre 2019 à 19 h 19 min

      Merci pour tous vos conseils, je vais forger tout ça et apprendre à contrôler les choses. 🙂

  • Jerome
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour à tous.
    Bravo pour ce blog fort intéressant et fort pertinent.
    Cet article me fait cependant écrire.
    Reportez-vous SVP à la remarque de Nuks… et reprenez les étymologies respectives des mots EMPATHIE ET COMPASSION . Il y a une vraie confusion des genres et c’est dommageable pour les personnes qui se frottent à la discipline que vous souhaitez développer.
    Puissiez-vous rectifiez tout cela peut-être ?
    Un lecteur admiratif de votre travail ceci dit ! 😉
    Jérôme.

  • nuKs
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Petite remarque : vous confondez empathie et compassion. Rien de bien grave cela dit.
    Être empathique signifie comprendre les émotions des autres tandis qu’avoir de la compassion signifie ressentir celles-ci.

    • rossellogilles
      3 octobre 2019 à 19 h 33 min

      nuKs- C’est vous qui confondez : l’empathie se situe très exactement au niveau des jumeaux qui ressentent la souffrance de leur frère/seoeur, quand bien même seraient-ils séparés de plusieurs centaines de km. Il n’y a aucune notion de « compréhension » en la matière.

      • PhoenVie
        4 octobre 2019 à 8 h 49 min

        Sache en tout cas que ce lien est un mythe, autant il est possible de deviner les pensées de l’autre en face à face autant a plusieurs centaines de kilomètres il est impossible de sentir la douleur de l’autre.

        • Kèv
          4 octobre 2019 à 19 h 11 min

          Moi j’ai ressenti la douleur à distance sur plus d’une dizaine de kilomètres pour plusieurs personnes

    • Renée
      3 octobre 2019 à 19 h 19 min

      C’est l’inverse 😀

    • Camille
      4 octobre 2019 à 8 h 49 min

      Pour ma part je fais une distinction différente: je pense que l’empathie et la compassion impliquent toutes les deux de ressentir l’émotion de l’autre, mais alors que la compassion est « agissante » et tend à guérir l’autre, l’empathie se contente de partager le ressenti et ne réagit pas forcément (ce qui pose problème lorsqu’on est touché par le malheur de l’autre et qu’on ne sait pas comment le gérer)

    • Christine Geranio@Vivre ton co
      4 octobre 2019 à 8 h 49 min

      La confusion vient des 2 définitions de l’empathie:

      1- Comprendre les émotions des autres (c’est l’empathie qui s’apprend, celle des psys)
      2- Ressentir les émotions des autres, même quand on ne le veut pas. Pas de techique connue pour apprendre, pas de bouton « off »

      C’est pourquoi j’utilise le néologisme « empathe » pour le 2e cas.

      On peut ressentir les émotions des autres sans le vouloir, sans les comprendre, sans la moindre compassion.
      Cce qui pose problème comme dit Camille, entre autres un problème d’identité.

  • Margaux
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,

    Je suis tombée sur votre site et je ne suis pas déçue, cette article est très intéressant et montre bien le cercle visieux si ils ne font pas attention à protéger leurs propres sentiments. Je me pose juste la question que quelqu’un qui est très empathique ne peut il pas ressentir d’autres états de quelqu’ un comme la faim?

    • Christine Geranio
      4 octobre 2019 à 8 h 49 min

      Bonjour Margaux,
      L’empathe ressent les émotions des autres, par définition. La faim n’est pas une émotion, et donc elle n’est pas ressentie.
      En revanche, elle peut donner des émotions, et celle-là seront ressenties.

      Note que l’empathe ressent aussi la douleur physique des autres, alors que la douleur n’est pas considérée comme une émotion.

      En fait, les autres nous communiquent constamment leur état interne, comme par une 2e conversation non verbale. Un peu comme les sourds qui font du bruit tout le temps parce qu’ils ne se rendent pas compte que nous les entendons. Vous envoyez constamment vos émotions à la ronde – et parfois elles sont violentes, et on se les prend en pleine g*.
      Ce n’est pas poli, mais bon, vous ne le faites pas exprès non plus, c’est comme ça, on ne vous en veut pas pour ça 🙂

  • eug
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,
    Je ne suis pas vraiment d’accord avec ce qui est écrit, je pense que vous confondez empathie et compassion. J’estime être empathique, on me le dit, je tiens compte des autres, j’y suis sensible, je les écoute et les comprends dans une certaine mesure ,il faut être humble à ce suje, mais pour autant je n’ai pas la « boule au ventre » et je fais la part des chose.

    • Félix Boussa
      4 octobre 2019 à 8 h 49 min

      Bonjour eug,

      C’est une façon de voir les choses, mais tout le monde ne vit pas son empathie aussi bien. Voila pourquoi j’ai écrit cet article. Merci pour votre commentaire en tous cas !

    • Doriane
      3 octobre 2019 à 19 h 46 min

      Car ton degres d empathie et faible car qd tu es un heyoka la souffrence n est pas seulement psycologique mais elle deviens palpable et douloureuse effectivement il ne faut pas confondre 😊

  • Claudine
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,

    je « souffre » d’hyper-empathie, non pas de façon maladive car j’ai la capacité intellectuelle d’y mettre une distance et de voir cela comme une qualité, ou plutôt une capacité différente de celle des autres.
    Mais il vous faut savoir que cela résulte d’un phénomène physique et non pas d’une capacité développée ou non. Le cerveau de personne de ce type contient trop de neurones miroirs.
    Faites des recherches à ce sujet et vous aurez des réponses à vos questions.
    Prenez cela comme une capacité, et non comme un handicap de vie, et vous pourrez « jouer » de vos relations aux autres en les enrichissant d’une distance que vous seul pouvez mettre entre eux et vous.
    Titillez, fuyez, parlez, aidez, mais surtout écoutez VOUS!

  • Déborah
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Très bon article, de bon conseils

    Moi je pense pas être empathique enfin je sais pas lol, m’enfin bon 😉

  • Elodie
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour, c’est avec un réel intérêt que je viens de lire votre article. Vos conseils sont équilibrés et justes. Je suis sujette à ressentir les émotions des autres de façon décuplée depuis que je suis enfant. Malheureusement, cette sensibilité m’a blessé plus d’une fois. Tout comme vous le conseillez j’ai appris à ériger une bulle de protection. Cette bulle diminue la puissance des émotions que je ressens afin de me préserver. Je peux égaler m’en séparer quand je ressens chez les autres un besoin de s’épancher ou d’être compris. Cette empathie exacerbée par des expériences de vie difficiles s’avère être un allié si l’on apprend à la maîtriser. Il n’y a pas que du négatif même si il faut du temps et de la ténacité pour s’efforcer de l’apprivoiser. J’espère que mon commentaire vous rassurera et vous permettra de voir différemment cette capacité unique.

  • Ophélie
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour, je ne sais pas si ce blog est encore actif et si l’auteur verra mon message, mais je tien à le remercier pour ces conseils…
    Je suis hyperempathique, et je dois avouer que c’est vraiment très dur de vivre avec… Je ressent tout, que ce sois physique ou mental, tout ce que mon entourage ressent, je le ressent également, comme si il s’agissait de moi… Et faire la distinction entre mes émotions et douleurs, et celle des autres est un vrai calvaire, je n’y arrive tout simplement pas…
    J’espère que tes conseils pourront m’aider un minimum, merci pour cet article

  • constance
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour, je fais quelques recherches sur l’empathie car ça fait déjà quelques temps que je sais que j’en souffre. votre article est bien mais je n’arrive pas à exécuter les choses correctement quand je veux prendre du recul et que je m’isole par exemple quand je regarde la télé par exemple une émission intéressante je prends même l’empathie des gens qui passent dans le reportage ceci me provoque des crises de larmes de l’angoisse pendant quelques minutes voir une heure parfois et je n’arrive vraiment pas à m’en débarrasser. dès qu’il y a un malaise dans une conversation ou même des situations un peu angoissante je me mets à paniquer complètement et je ne sais absolument pas comment réagir sainement. je ne comprends pas d’où cette empathie viens dans ma famille je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gens empathiques, j’ai l’impression que ça me suit plutôt depuis le milieu de l’adolescence ou j’ai commencé vraiment à ressentir les émotions des gens qui m’entouraient et j’avais un petit copain dépressif qui est j’ai l’impression a amplifié cette empathie. je n’ai que 24 ans et j’accepte en fin de comprendre que je suis empathique mais je ne sais absolument pas comment m’en sortir malgré les conseils c’est très dur de pouvoir se maîtriser au début…

  • Nyxw
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Ah ça va peut être m’être utile
    Même si j’ai du mal à voir la frontière entre empathie et compassion, je me projette inconsciemment dans la tête de l’autre. Et quand j’accède à leurs émotions je les ressens sur le coup. Après elles ne me pèsent pas en général, sauf dans certains cas.
    Mais par exemple si je vois une scène avec une forte émotion, sans savoir pourquoi je me sens tout d’un coup submergée d’une émotion tellement forte qu’elle m’arrache presque des larmes. Je ne connais même pas les personnes et je n’essayais même pas de les comprendre, mais c’est comme si croiser leur regard me transférait leurs émotions pendant quelques secondes. Il m’est arrivé plusieurs fois de pleurer de joie en voyant un inconnu pleurer de joie. C’est une émotion très forte, très intense, qui arrive d’un seul coup, sans aucun signe précurseur. A un moment je suis totalement détachée de la scène et la seconde d’après je pleure d’émotion.. joie, tristesse souvent.
    Je pense que c’est ça l’empathie.

    Par contre il m’arrive parfois de compatir aussi, quand je suis tellement touchée que je me mets à en faire une affaire personnelle. Quand j’entends parler d’une histoire de suicide je me dis: j’aurais voulu être son ami pour l’empêcher d’avoir fait ce qu’il a fait.
    Une autre fois j’ai du faire un don à Action contre la faim car je me suis sentie responsable de la faim dans le monde. C’est absurde mais je n’arrivais pas à finir mon assiette, je n’avais pas de frigo, et le jour même j’avais croisé un SDF qui avait demandé de l’argent pour manger, car il n’avait rien mangé depuis 3 jours. Personne n’a cillé, même pas moi. Je me disais: « si seulement j’avais un truc à manger dans mon sac.. Mais je ne donnerai pas d’argent parce qu’ils peuvent s’acheter du crack etc. » et là l’homme a dit : « S’il vous plait ! Je vous en supplie ! Y a rien de pire que la faim ! Argh c’est atroce ! »
    J’ai été mal sur le coup, j’ai ressenti sa douleur quelques secondes. Mais le soir, une fois devant mon assiette j’ai repensé à sa phrase. J’avais envie de le retrouver pour lui donner la fin de mon assiette… Sa phrase résonnait dans ma tête « Je vous en supplie ! Y a rien de pire que la faim »
    Puis, toujours incapable de manger l’assiette dont je n’avais même pas touché la moitié, j’ai pensé à ces fameux petits africains qui meurent de faim. J’ai imaginé la souffrance du pauvre homme, étendue à des milliers d’enfants, d’africains, de clochards, de personnes qui n’ont pas de quoi manger…. Il y en avait tellement. Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer, regardant mon assiette qui aurait pu sauver la vie de ces personnes. Je ne pouvais pas me permettre d’être égoïste. Des gens meurent de faim dans d’atroces souffrances pendant que nous on les ignore, on les laisse mourir sans rien faire. De quel droit? Pourquoi aurait on le luxe de les oublier alors qu’ils s’éteignent les uns après les autres. J’en ai rien à faire de mon bonheur si il réside sur un mensonge. On peut très bien vivre sa vie sans penser aux autres, sans prendre conscience de ce qu’ils endurent. Mais une fois qu’on a pris conscience de ça, on ne peut pas faire comme si de rien n’était et retourner à sa vie d’avant. Alors il faut les laisser dans un coin de son esprit, sans en souffrir évidemment. Mais oublier serait se mentir à soi même, et ce serait manquer de respect à ces gens qui souffrent. Alors on se souvient. On sait que l’on est pas coupable mais on garde conscience qu’autour de nous il se passe ces choses.
    Et pour eux j’ai décidé de faire un don, faible certes, mais un don symbolique de 4€ par mois (qui me coute en fait 1€ après déduction des impôts). Et ça me rend heureuse. Je suis heureuse d’avoir pris conscience de la souffrance, et heureuse de ne pas oublier les gens qui souffrent. Je garde à l’esprit leur mal être, quel qu’il soit, sans en souffrir moi même.

    Donc, je préfère garder à l’esprit la souffrance des autres, que l’oublier égoïstement. Car le fait d’être égoïste me rend malheureuse. Je ne peux pas balayer ces histoires sous prétexte que ce n’est pas ma vie. Alors je les garde dans un coin de ma tête et cela me satisfait, car je reste en accord avec moi-même. Je me renseigne parfois pour savoir si quelqu’un s’occupe du problème.
    Exemple : un ami va mal, il se confie à moi. Je m’assure qu’il a dans son entourage d’autres aides, un autre confident, etc. Si je ne suis pas la seule personne à pouvoir l’aider, je me décharge de toute responsabilité concernant son bien être.
    Un SDF meurt de faim? Il y a la soupe populaire qui peut l’aider.
    La planète se dégrade? WWF s’en charge.
    Mais tout ça en gardant à l’esprit ces histoires, avec un point de vue positif: je suis contente d’avoir pu prendre conscience de cette souffrance, car parfois rien que le fait de la reconnaître, ça aide quelqu’un.
    Peu importe si on l’aide après. Il ne faut tout simplement pas l’oublier car c’est là qu’on se fait du mal.
    En tout cas c’est ma façon de faire, quand j’y arrive. Elle n’est pas encore très élaborée et cet article va pouvoir la compléter ^^

    • Elena
      3 octobre 2019 à 19 h 19 min

      Bonsoir, comme vous, mais quelques années en arrière ça m’a totalement anéanti , je ne sais pas si empathie, peut importe pendant plusieurs années je ne pouvais plus faire les courses, j’entendais des morceaux de conversation qui me brisaient littéralement ( untel a hôpital, untel mort, divorce…) aujourd’hui j’essai de ne plus entendre, et je vais mieux. Certaines personnes m’épate , ils ont parfois de graves soucis , mais semble moins touché que moi ?
      Comment font il ?

    • melo60000
      3 octobre 2019 à 19 h 19 min

      Trop de personne ferme la barrière de leur coeur sous prétexte de ne pas pouvoir sauver le monde.Etre égoiste n’est pas la solution à l’empathie.
      L’empathie,il faut la vivre.
      Il manque de la compassion dans le monde et je pense que de montrer à une personne qui souffre,que l’on souffre avec elle peut l’aider à aller mieux.

      • PhoenVie
        4 octobre 2019 à 8 h 49 min

        Je comprend ce point de vue toutefois un empathe peut parfaitement fermer son cœur sans toutefois bloquer ce don et de cette façon aider la personne sans avoir la totalité de la souffrance qui va avec, c’est un procédé prenant des années a mettre en place toutefois, il comporte un inconvénient que j’ai pu voir étant donné que je le fais, après nous manquons d’accès à nos propres émotions que moi en tout cas je ne peux quasiment plus exprimer a cause de certain traumatisme, je suis obliger de recréer des émotions factices pour ne pas être froid alors que je ne veux pas l’être

  • clarissia
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour eugénie quel prénom de génie, je comprends parfaitement tes émotions ,j’ai moi aussi ressenti les mêmes choses que toi. Actuellement je me sens très mal car une jeune personne est venue dormir chez moi quelques jours, j’ai brutalement ressenti sa détresse quand elle est partie, je me suis sentie dévastée par son mal être. J’essaie de me liberer de cette invasion en vain.Il m’est arrivé de ressentir la souffrance ,le désarroi de mes proches ,prés de moi ou éloignés, c’est très difficile à vivre. On a beau essayer de se raisonner de se distraire de se vider la tête, ces ressentis s’estompent progressivement.Je peux avoir de longues périodes de tranquillité,mais ces phénomènes sont récurrents. L’article est très intéressant.

  • Camille
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,

    Personnellement ce qui m’aide beaucoup c’est d’être devenue psychologue … les enseignements sur l’approche humaniste d’Erikson doivent nous guider. Il est nécessaire dans le travail thérapeutique d’être empathique mais il ne faut pas trop l’être, et cette apprentissage nous permet d’arriver à gérer son empathie à un équilibre correcte. Ensuite on ne peux pas aider l’autre à sa place, au plus on va faire à sa place, au moins il va faire, il faut l’aider à trouver ses ressources ( c’est le cas en thérapie systémique, en TCC en thérapie centrée sur les ressources …etc.) C’est une chose très dure a faire pour les empathe et apprendre ça c’est un long travail mais ça aide énormément, et ça rejoint le point numéro 5. Je pense que la méditation de pleine conscience est une bonne chose car elle nous aide à laissée venir penser et émotions positives ou négatives et à les laisser passer sans les rejeter … ça fait beaucoup de bien quand on est empathe d’apprendre à simplement laisser passer sans avoir à lutter contre, en restant en paix avec ça. Enfin pour ma part l’art m’aide a exprimer, relacher tout un tas d’émotions, d’ailleurs j’anime des ateliers d’art thérapie. Ce qui aide aussi dans notre formation de psychologue sont les cours sur la régulation des émotions : ce devrait être un livre présent sur notre table de chevet, apprendre qu’il n’y a pas d’émotion négative mais plutôt un spectre d’émotion, que chaque émotion a une fonction et qu’elle vont et viennent à tout moment est capital! Et surtout apprendre comment gérer ses émotions, comment les réguler, comment revenir à un point d’homéostasie émotionelle!
    J’espère que ce commentaire vous donnera envie de lire et vous permettra de trouver d’autre outils pour vous aider.

    • Romain
      4 octobre 2019 à 8 h 49 min

      Bonjour,

      Merci à Félix pour l’article, merci à tout le monde pour les commentaires et témoignages, et merci à Camille pour ce précieux commentaire plein de sagesse.

      Je me découvre également un trop-plein d’empathie suite à quelques claques dans la gueule (à 40 ans… vaut mieux tard…) et découvre une nouvelle dimension de moi même, dans la douleur.

      Tout ce que j’ai pu lire ici m’aide beaucoup, me donne des pistes pour mieux gérer ma situation et même offre des perspectives.

      Merci

  • Astrid
    3 octobre 2019 à 19 h 19 min

    Bonjour,

    C’est la première fois que je fais des recherches sur cette souffrance qu’est l’hyper empathie et d’une certaine manière je me sent un peu moins seule.
    De même que la plupart des gens qui ont écris, je n’arrive pas à mettre une distance entre la souffrance des autres et moi-même. Mais au delà de ce que je peux ressentir pour tous les êtres vivants de cette planète et même pour la planète toute entière, c’est le sentiment d’impuissance qui me ronge.
    Je tente actuellement un travail sur moi même pour faire cesser ce reflexe émotionnelle qui est le mien.
    De plus, j’ai beau en parler et expliquer aux proches qui m’entourent ce que je ressent, ce sentiment immense de tristesse qui peut m’envahir à tout moment, je me sent incomprise. Personne jusqu’à présent n’a pu trouver les mots pour apaiser cela. Je me sent en décalage complet avec le monde dans lequel je vis.
    Depuis toute petite ces pensées m’habitent.
    Lorsque j’avais 5 ans, j’étais en vacances avec mes parents en Espagne. Nous déjeunions dans un restaurant et un poste de télé était allumé. C’était une corrida. Il m’a fallu un moment avant de comprendre ce que l’on faisait subir à cette pauvre bête. Cette expérience a été traumatisante pour moi. Je découvrais alors que certaines personnes pouvaient être malveillantes, cruelles. J’ai perdu une partie de mon innocence ce jour-là, et aussi de ma confiance l’humain. De là, j’ai commencé à me poser pleins de questions. Et la viande dans mon assiette? D’où vient-elle? Que subit-elle? Pour qui? Pour moi? Ce n’est pas ce que je voulais pour ces êtres vivants que j’admirais tant! J’ai alors commencer à éliminer certains animaux de mon régime alimentaire jusqu’à devenir végétarienne. Et aujourd’hui, j’avoue que la simple vue d’un morceau de viande me brise le cœur! Imaginez mon désarroi et mon sentiment d’impuissance au quotidien. Je dois me taire, tenter de fermer les yeux et laisser les autres vivre comme ils l’entendent, mais dans mon cœur, les armes coulent. Et s’il n’y avait que ça…
    J’ai un jour décider de partir en Inde, avec le rêve utopique d’y trouver des réponses et d’en revenir soulagée. Ces voyages m’ont bien fait grandir, c’est sûre, mais la désillusion n’en a été que plus grande. Là-bas la souffrance était partout. Question de karma me disait-on… Sur certains aspects, j’ai adoré certaines rencontres qui ont pues momentanément m’apaiser, mais je ne pouvais fermer les yeux suffisamment longtemps pour y trouver le calme.
    Un aspect positif tout de même, c’est qu’au moins là-bas je pouvais tous les jours faire quelque chose pour quelqu’un. Apporter un peu de nourriture, de compagnie, d’attention. De mon temps et de mon amour en somme… Mais pas suffisamment.
    Aujourd’hui, je cherche des solutions pour trouver une forme de paix. Je suis consciente que ma souffrance n’empêchera pas le monde d’être ce qu’il est, plein d’injustices, de violence, de douleur et d’amour parfois aussi (heureusement), mais je n’ai pas encore trouver la clef qui me fera accéder à ce monde intérieur qui me fait tant envie.
    J’ai beaucoup donné de mon temps pendant quelques années, m’y épuisant parfois. Aujourd’hui j’ai un enfant, un travail, des animaux, une maison, le temps me manque et je me sent peu utile. J’ai l’impression de ne pas assez en faire pour autrui, ça me culpabilise.
    Je pense beaucoup à ce que je devrais transmettre à mon enfant. Je ne veux pas qu’il souffre comme moi, mais je ne veux pas qu’il vive tel un égoïste. C’est un juste milieu qu’il me faudra apprendre avant de pouvoir le lui transmettre. Je cherche encore la voie.
    Merci de m’avoir lu si tel est le cas, et je suis ouverte à toute discussion et à tous conseils. Chaque parole bienveillante est un réconfort pour moi, surtout quand cela vient de personne qui elles aussi peuvent comprendre cet état d’âme.

    Et pour conclure, je dirai que je vous ais ouvert une partie secrète de mon cœur. Au quotidien je suis quelqu’un d’enjouée, tout le monde ne soupçonnerai pas qu’il se passe toutes ces choses derrière mon sourire.

    Je vous souhaite à tous, tout l’amour du monde!

    • Martine
      3 octobre 2019 à 19 h 46 min

      Bonjour, je vous comprends moi même j’ ai énormément d’emphatie et certaines personnes peu scupuleuses en ont profités. J ai fait pendant lomgtemps de la sophrologie, cela m’à aidé , mais aujourd’hui certaines situations familiales me font souffrir, j’ ai cherché à comprendre pourquoi j’ étais comme ça et j’ ai trouvé quelques réponses. On a l ‘impression de ne pas être compris de ses proches .Bon courage à vous et â tous ceux qui vivent la même chose que nous

  • jeunefemme
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Bonjour,
    Je ressens beaucoup d’empathie à l’égard des autres être humains. Je suis très sensible et aimerait sauver le monde entier du mal qui est partout.
    Je suis encore jeune et j’aimerais apprendre de certaines erreurs mais c’est difficile. Etre trop gentille parfois me fais souffrir. Merci pour le conseil d’être égoïste qui reste néanmoins très difficile à appliquer.

  • Marques de Oliveira Christina
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Bonsoir je suis vraiment ravie d’être enfin tomber sur ce site, j’aimerais vraiment que vous m’envoyez un exemplaire. Je vous remercie d’avance. Cordialement Mme Bleuzet Christina

  • Marie
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Il vaut mieux éviter tout les genres de drogues regulièrement l’empathie se manifestera même sous leurs emprises rapidement et c’est pas beau à voir et personnellement les travaux intellectuel regulié comme les math m’on beaucoup aidé, ça à pris 2-3 semaines facile mais les résultats sont très agréables à constater.

  • hind
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Salut .. j’adore lire vos articles ,cela dis j’essaie votre méthode des fois sa fonctionne je répète ces phrase dans ma tête mais des fois sa marche un ti moment et directement a l’heure qui suis je mijote a nouveau et je me retrouve sans y penser entrain de tomber dedans……mais je continuerai à essayé sa vaut le coup .assez de mal comme ca .. merci a vous

  • Saida
    3 octobre 2019 à 19 h 46 min

    Merci beacoup très utile pour moi

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